Mon premier 3000m : Rien n’est insurmontable !
- Luna
- 20 déc. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 mars 2019
Avant de programmer l’ascension d’un sommet, il faut tout d’abord se fixer un budget, qui est généralement assez conséquent, puis choisir quel sommet grimper en prenant en compte son niveau. La Pointe de la Réchasse est un sommet accessible aux débutants, il suffit juste de ne pas perdre le guide ! Lui seul sera capable de trouver le chemin au milieu de toute cette neige et vous éviter les crevasses… car à cette altitude, la neige est bien présente même en juillet !
Évidemment, lorsqu’on m’a informée de ce projet, j’ai eu un peu peur et beaucoup de réticences. Mais la motivation d'un défi à relever et l’idée qu’à mon âge j’allais pouvoir faire cela ont pris le dessus. Avec six autres personnes, on a préparé entièrement le voyage qui allait se dérouler en juillet. Trouver l’argent, les guides et le matériel, on avait tout prévu ! Toute l’année, avec nos professeurs de sport, on allait s’entraîner sur nos heures d'étude ou le soir après les cours, sous n’importe quel temps, de nuit comme de jour. On partait monter des côtes raides en faisant le moins de pauses possibles et on n’oubliait pas de participer aux séances de renforcements musculaires après les repas. Il fallait qu’on soit prêts ! Chaque souci de santé nous effrayait car on pensait ne plus pouvoir partir.
Plus on approchait du départ, plus on était impatients. On se retrouvait souvent entre midi et deux pour tout boucler…à la fin tout était prêt ! Ouf, on y croyait plus. C’est pourquoi dans la voiture à l’aller, personne n’a dormi. Nos trois accompagnateurs chantaient avec nous, on était tellement excités que lorsqu’on s’est arrêté pour acheter le matériel qui nous manquait, le magasin s'est transformé en terrain de cache-cache ! Quand on est arrivés au pied de la montagne, on s'est arrêté pour déjeuner dans un parc avant d'aller chercher les chaussures et les crampons car les nôtres n’étaient pas assez rigides pour les crampons. Ces crampons en fer étaient extrêmement lourds mais nous étions obligés de les porter car sans eux, on ne réussirait pas à marcher plus de deux minutes dans la neige sans s’enfoncer.
On a donc commencé l'ascension vers 13h30/14h avec nos bâtons et nos énormes sacs à dos remplis de tous les vêtements de rechange très chauds pour le lendemain, de nourriture, de beaucoup d’eau et enfin, des crampons. Le poids du sac devait s’élever à plus d’une quinzaine de kilos ! Au début, on voyait juste le parking d'où l'on était partis s'éloigner, puis sont apparues des marmottes, des bouquetins et enfin de la neige ! De la neige en juillet, on avait perdu la notion du temps ! On est arrivés vers 19h au refuge après s'être arrêté plusieurs fois pour admirer certains paysages extraordinaires, comme le Lac des Vaches. On a eu beaucoup de chance avec la météo le premier jour, juste un peu de pluie pour nous rafraîchir. C'était bien la première fois qu'on marchait en short dans la neige !
L'arrivée au refuge a été très drôle. Les guides sont venus se présenter et nous ont fait rire dès la première minute. Les règles dans le refuge étaient plutôt strictes. On a troqué nos chaussures contre de vieilles crocs pour ne pas abîmer le plancher. Généralement, quand on parle de refuge, on s'attend à arriver dans un vieil abri avec quelques couchettes, une vieille table en bois et un vieux fromage en guise de repas comme dans certains films. Le refuge en question avait plusieurs étages, un restaurant, des sanitaires et tout ce qu'il fallait pour une bonne nuit de repos. Après le repas collectif avec tout le refuge, on est parti se coucher pour être en forme le lendemain. Il fallait se lever à 5h du matin pour continuer l'ascension avec nos guides.
On s'est tous entassés dans la chambre, professeurs compris, et endormis très vite. On est donc parti de nuit avec nos lampes frontales et, cette fois, chaudement habillés pour rejoindre notre destination : La Pointe de la Réchasse.


Nous avons été séparés en deux cordées et avons chaussé nos crampons pour escalader les différents névés. Il a fallu beaucoup de prudence, marcher dans les pas du guide et non pas à côté ! Plus nous grimpions, plus nous découvrions des paysages merveilleux. On est arrivés sur la crête abrupte, cernés par le vide de chaque côté, gelés et la peur au ventre.

Dix minutes plus tard, nous étions arrivés. On a fait une pause tout là haut pour manger une barre de céréales et reprendre des forces. Malheureusement, le brouillard s’était levé et on ne voyait pas plus loin que le bout de notre nez. Le vent soufflait si fort que nous avions peur de nous envoler !

Merci pour vos commentaires. C'est très appréciable d'avoir un retour sur son travail. Je tâcherai de prendre en compte tous les conseils donnés pour améliorer mes prochains articles .
J’ai beaucoup aimé cet article. Quoiqu’un peu plus long que les autres, l’auteure réussit à rendre le récit très intéressant. Ce n’est pas un projet ordinaire, et il est bien mis en avant. De quoi inspirer certains pour leur futures expéditions dans la nature !
(cela reste personnel, ni voyez absolument aucune offense, juste un moyen de vous améliorer !)
Témoignage intéressant et une très jolie plume. Continuez ainsi ! En espérant suivre vos autres aventures en montagne.